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La musique, un outil pour traiter la dyslexie

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Source https://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/04/16/20372-musique-outil-pour-traiter-dyslexie

L’apprentissage de la musique agit sur ces mêmes circuits que ceux qui font défaut aux dyslexiques.

Plusieurs formes de dyslexie existent: dans la forme la plus fréquente, les enfants ont du mal à établir la relation entre les lettres et un son. Mais parfois, c’est plutôt la forme de la lettre qui est mal reconnue, soit en raison de difficultés à focaliser l’attention sur les lettres et les mots, soit en raison de troubles oculomoteurs. «Cela ne remet jamais en cause l’intelligence de l’enfant qui n’est pas affectée. Mais cela peut plomber toute une scolarité, en cas de retard au diagnostic», souligne Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne (Paris). Ainsi, la prise en charge des dyslexiques dépend des mécanismes responsables du trouble, d’où l’importance d’un bilan très complet réalisé par des professionnels.

Problèmes linguistiques

Lorsque c’est un problème de traitement de l’information phonologique qui est en cause, avec des difficultés à concevoir le son des mots, l’aide de l’orthophoniste est indispensable. «Des problèmes linguistiques étant souvent associés, il ne faut surtout pas laisser de côté ces petits problèmes de langage oral, mais traiter ces troubles dans leur globalité», insistent le Pr Michel Habib (CHU Marseille) et Franck Ramus (CNRS, Paris).

Deux à trois séances hebdomadaires pendant deux à trois ans, en moyenne, améliorent généralement grandement ces dyslexies. «Toutefois, même quand l’enfant a récupéré la lecture, l’orthographe reste peu naturelle pour lui, que ce soit en français ou dans les autres matières. C’est pourquoi il est demandé à ses professeurs de ne pas le pénaliser là-dessus.»

Lorsque les difficultés sont liées à une difficulté à focaliser l’attention sur les lettres et les mots, d’où une lecture anormalement lente, l’aide supplémentaire du neuropsychologue est bien utile: sont notamment concernés, les enfants atteints de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Parmi eux, les enfants touchés par des formes inattentives pures (et qui représentent 45 % des TDAH) échappent plus facilement au diagnostic car ils ne sont pas agités et ne gênent pas la classe.

Renforcer les connexions

Enfin, les enfants atteints de troubles oculomoteurs peuvent également rencontrer des difficultés pour lire et/ou pour écrire (dysorthographie) et, de façon générale, dans tout ce qui fait appel à la coordination motrice. Pour ceux-là, l’aide de l’orthoptiste (sorte de «kiné des yeux») et du psychomotricien est intéressante.

À côté de ces prises en charge classiques, d’autres initiatives existent. «Grâce à des données récentes d’imagerie, nous savons que l’apprentissage de la musique agit sur ces mêmes circuits que ceux qui font tant défaut aux dyslexiques. D’où l’idée d’utiliser la musique chez les dyslexiques, au cours de leur rééducation. Une note est écoutée, lue sur une portée, intégrée dans une phrase dans toutes ses dimensions (hauteur, timbre, rythme…), repérée sur un clavier grâce aux touches blanches et noires et enfin, jouée.

C’est bien cette simultanéité de l’arrivée dans le cerveau d’informations de sources différentes qui renforce les connexions et contribue à une amélioration. Nous sommes maintenant en train de développer cet outil et les moyens de tester son efficacité avec un laboratoire du CNRS marseillais», conclut le Pr Habib.