Par Nora Durbecq le 20.04.2023 à 11h56 Lecture 6 min. Abonnés
Apprendre à reconnaitre un instrument, identifier un rythme, reproduire une mélodie ou simplement synchroniser ses doigts sur un piano… Autant de démarches qui semblent simples lorsqu’on regarde un musicien jouer de son instrument, mais qui nécessitent un apprentissage long et rigoureux. Si la musique stimule notre cerveau, elle freine même le déclin cognitif chez les personnes âgées, comme le montre cette étude suisse.
Pendant 18 mois, les chercheurs ont réuni au cours d’un essai clinique randomisé 132 adultes âgés de 62 à 78 ans afin d’étudier les effets de la pratique ou l’écoute musicale sur notre cerveau.
En vieillissant, le cerveau s’atrophie et les capacités cognitives déclinent. Ces changements impactent particulièrement les fonctions exécutives (des fonctions cognitives de haut niveau telles que la planification, le raisonnement ou encore la mémoire de travail), qui se définit par le stockage et la manipulation des informations pendant quelques secondes afin de les utiliser pour réaliser une tâche. L’âge est le plus grand facteur de risque de démence, mais il existe des recommandations pour la prévenir, comme rester physiquement, socialement et cognitivement actif, ou encore diminuer ses consommations d’alcool et de sucre.
La musique, elle aussi, pourrait freiner le déclin cognitif et retarder l’apparition de démences, comme le montre une récente étude menée par l’université de Genève (UNIGE), la Haute école de santé (HES-SO) de Genève et l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Ces travaux, publiés dans la revue Neuroimage: reports, étudient les effets de l’écoute active et de la pratique musicale sur l’atrophie cérébrale et le déclin cognitif, et montrent que la musique a bien des vertus.
De l’écoute et de la pratique
Pendant 18 mois, les chercheurs ont réuni au cours d’un essai clinique randomisé 155 adultes âgés de 62 à 78 ans afin d’étudier les effets de la pratique et de l’écoute musicale sur le cerveau. Ces adultes devaient impérativement être en bonne santé mentale et physique, être retraités, ne pas utiliser d’appareils auditifs, mais surtout, avoir moins de six mois d’apprentissage musical à leur actif, pour ne pas biaiser les résultats (chaque apprentissage intensif pouvant laisser une empreinte sur le cerveau).