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Stimuler le langage par la musique

Source https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/langage/stimuler-le-langage-par-la-musique-7887.php

La musique – et en particulier le rythme – redonne parfois la parole à ceux qui l’ont perdue. Elle semble aussi améliorer certains troubles associés à la dyslexie et les compétences linguistiques des enfants sourds.

Daniele Schon, Céline Hidalgo et Barbara Tillmann CERVEAU & PSYCHO N° 63
 

Le langage (notamment la parole) et la musique partagent des caractéristiques qui demandent des traitements similaires. Ces similarités peuvent être décrites à plusieurs niveaux, du sensoriel jusqu’au cognitif. Qu’il s’agisse de la musique ou du langage, ces deux domaines nécessitent un traitement précis de la hauteur (des sons graves aux sons aigus), du timbre (par exemple, la différentiation des instruments de musique ou des phonèmes, tels que [ta] ou [da]) et de la dimension temporelle (tempo ou rythme, par exemple). De plus, le langage et la musique reposent sur des éléments organisés en structures hiérarchisées : pour le langage, les phonèmes et les mots ; pour la musique, les notes et les accords. Ces structures peuvent être décrites par une « syntaxe ». Par conséquent, le traitement des structures linguistiques, tout comme celui des structures musicales nécessite de la mémoire, de l’attention et une capacité d’intégration temporelle des événements, afin de créer une représentation mentale cohérente.

Le traitement de la musique et celui du langage partagent-ils certaines ressources neuronales ? Un entraînement musical a-t-il une influence bénéfique sur le traitement cognitif en général et sur le traitement du langage en particulier ? Nous examinerons comment les réponses qu’apportent les neurosciences à ces questions permettent d’envisager une utilisation de la musique et des rythmes musicaux pour prendre en charge des pathologies du langage, telles que la perte de la parole, des difficultés d’élocution ou la dyslexie. Plus surprenant encore, contrairement à ce que l’on a longtemps admis comme une évidence, les troubles du langage associés à la surdité peuvent être soulagés par la musique.

Un transfert de compétences

Commençons par l’étude des corrélats cognitifs et neuronaux impliqués dans le traitement du langage et de la musique. Pour faire ce type d’études, on compare souvent les performances de sujets musiciens et non musiciens. On a d’abord recherché l’existence de ressources neuronales partagées par la musique et le langage et la possibilité de transférer des compétences d’un de ces deux domaines à l’autre. Afin d’exclure la possibilité que le cerveau des musiciens et des non-musiciens aient été différents avant l’entraînement musical, on a mis en place des protocoles d’entraînement à long terme ; des enfants non musiciens sont partagés en deux groupes et suivent soit un entraînement musical soit un autre type d’entraînement (peinture, art dramatique) durant quelques mois. On compare les performances de chaque enfant avant et après l’entraînement, et celles des enfants qui ont suivi soit l’entraînement musical, soit l’autre type d’entraînement. On peut ainsi mettre en évidence l’existence (ou l’absence) d’effets bénéfiques d’un entraînement musical sur les corrélats neuronaux, ainsi que sur les processus sensoriels et cognitifs impliqués dans le traitement du langage. Ces recherches ont révélé le bénéfice d’un entraînement musical sur le traitement langagier à plusieurs niveaux.

Les effets se manifestent sur les corrélats neuronaux, tant anatomiques que fonctionnels, ainsi que sur les processus sensoriels et

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