L’apprentissage de la musique améliore la perception du langage
L’Educateur octobre 2012, p. 16 à 18
Entretien avec Julie Chobert, Labo neurosciences cognitives CRNS, Aix-Marseille
Le langage joue un rôle fondamental dans l’organisation des sociétés humaines: idées, passé/présent/futur, décrire des intentions. La musique assure la cohésion du groupe social: exprimer et évoquer des émotions,
du plaisir. Ce sont 2 activités typiquement humaines, ce sont 2 signaux acoustiques qui reposent sur les mêmes paramètres acoustiques: fréquence, durée, intensité, timbre.
Langage et musique ne sont pas des entités, mais reposent sur différents niveaux d’organisation structurale et fonctionnelle. Le langage a ainsi 4 niveaux d’organisation: la phonologie (sons des mots), la sémantique (sens des mots), la syntaxe (ordre des mots dans la phrase,) et la pragmatique (ordre des phrases dans le discours).
La musique repose sur 3 miveaux d’organisation: le rythme (organisation temporelle des notes), la mélodie (séquence des notes dans la phrase), et l’harmonie (relation verticale entre les notes: intervalles, accords).
Langage et musique dépendent des processus moteurs, de la perception auditive, de l’attention et de la mémoire. Les effets de l’apprentissage de la musique chez les dyslexiques, dans des études prospectives, ont révélé une amélioration du traitement de la durée des syllabes et du contraste, après seulement 6 mois d’apprentissage de la musique. Il en va de même pour d’autres fonctions cognitives comme la mémoire et l’attention. Les branches dites secondaires ont ainsi démontré des bénéfices pour d’autres apprentissages(NdR: la sémiophonie, traitement spécifique utile chez certains dyslexiques avec défaut d’attention auditive, existe depuis 20 ans, en application deces effets du traitement).